Chouchou du public français depuis de nombreuses années, Hatem Ben Arfa a décidé de publier une vidéo pour demander plus de temps de jeu au PSG.
Depuis un peu plus d’un an, les imprévus se multiplient du côté du PSG… Entre l’affaire Periscope, l’éviction de Laurent Blanc, la remontada, l’affaire des chaussettes… Voilà maintenant qu’un joueur se met en scène pour réclamer du temps de jeu.
Si l’initiative peut paraître étonnante, elle ne peut à aucun moment être taxée d’irrespectueuse à l’égard du PSG. Et c’est déjà pas mal, vu le passif des Parisiens avec les réseaux sociaux.
«J’ai décidé de m’exprimer pour la première fois sur ma situation au PSG sans filtre et sans tabou» Hatem.#icicestparis #laforcedudestin pic.twitter.com/7jeegSt6XA
— Hatem BEN ARFA (@HatemBENARFAn) 26 mars 2017
Ben Arfa, une vidéo, mais qui va changer quoi ?
Après visionnage des images, il faut s’interroger sur la portée du geste. Hatem Ben Arfa semble penser qu’elle peut avoir un effet bénéfique pour son temps de jeu, puisqu’il signe d’un hashtag plutôt clair : #laforcedudestin. Sauf que le destin s’appelle ici Unai Emery. Et prendre à témoin la France entière n’est probablement pas du goût de l’entraîneur basque, lui qui est particulièrement sensible aux relations humaines.
Je pense surtout que Ben Arfa s’enferme dans un jeu très risqué : d’une part, si Emery le fait jouer, que vont penser les autres joueurs ? Il suffirait donc de « pleurnicher » sur le web pour avoir du temps de jeu ? D’autre part, que peuvent-ils bien se dire à son sujet en le voyant se « victimiser » tout seul, n’acceptant pas la règle de la concurrence ?
Dans sa quête de temps de jeu, il n’y a donc rien de positif.. La seule chose qui risque d’augmenter pour lui avec cette vidéo, c’est son nombre de vues.
Ben Arfa mérite-t-il plus de temps de jeu au PSG ?
Le talent du joueur est certes indéniable, mais nous ne referons pas ici le débat sur sa capacité à s’adapter à l’exigence d’un grand club.
Cette saison, Ben Arfa, c’est 626 minutes jouées en Ligue 1, pour 0 but et 1 passe décisive. C’est 15 tirs pour 2 cadrés. Rendez-vous compte, parmi les joueurs ayant moins joué que lui, il est celui qui a les moins bonnes statistiques générales :
- Augustin (190 minutes jouées pour 1 but et 2 passes décisives).
- Pastore (618 minutes jouées pour 3 passes décisives)
- Nkunku (390 minutes jouées pour 1 but)
- Jésé (262 minutes jouées pour 1 but aussi)
Continuons à parler statistiques. Hatem Ben Arfa est avant tout un dribbleur. Et bien sachez qu’il est le 3e joueur à avoir réussi le plus de dribbles au PSG (43), derrière Lucas (53) et Verratti (45). Comment comprendre ces chiffres ? Simplement, comme pour la vidéo, l’envie de bien faire, l’envie de trop bien faire…
La pression qu’il se met sur les épaules avec ce maillot se ressent dans sa volonté de toujours vouloir faire la différence, dans sa volonté de faire se lever la foule du Parc des Princes… Mais ce n’est pas ça le football. Le football est collectif.
Sur le terrain, Ben Arfa ne se plie pas aux fondamentaux du jeu : en dribblant autant (malgré son faible temps de jeu), il ralentit les actions et oublie ce qui fait l’essence même du football ! Le ballon va toujours plus vite que le joueur. Comme le disait Cruijff, le plus dur dans le foot, c’est de jouer simple !
S’il y a une chose de sûre, c’est que ce joueur a quelque chose de particulier balle au pied. Sur quelques actions, quand il décale en une touche, qu’il lâche vite son ballon, qu’il joue dans le tempo… Il peut être performant. Mais il ne l’a quasiment jamais montré !
Le PSG et Ben Arfa, une mayonnaise qui n’a pas pris
À quelques mois de la fin du championnat, il est légitime de penser que le costume du PSG était trop grand pour qu’il puisse l’endosser (n’est-ce-pas Monsieur Fillon). L’enfant de la banlieue parisienne, petit génie du football français, qui va enfin pouvoir éclore aux yeux de l’Europe. La Ligue des Champions, le Parc des Princes… C’était probablement trop pour un joueur dont on a toujours plus entendu parler pour ses frasques extra-sportives que pour ses performances sur le terrain.
Alors oui, les plus fidèles peuvent toujours trouver des circonstances atténuantes, comme le fait que la philosophie de son nouvel entraîneur n’est pas celle de son prédécesseur, qu’on ne lui a jamais fait assez confiance. Mais une excellente saison à Nice ne suffit pas pour s’imposer dans un club aux si hautes ambitions.
Ne leur en déplaise, c’est lui qui a choisi de rejoindre le PSG. Il a fait le choix du cœur (et du salaire) pour arriver au sein d’une équipe remplie de joueurs ayant plus souvent côtoyé le haut niveau que lui.
L’histoire aurait pu être belle. Elle n’est d’ailleurs pas encore finie, mais risque bien de se terminer en eau de boudin. Une faillite presque annoncée, tant l’écart est élevé entre les exigences de l’OGC Nice et du PSG.